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Le bois, une solution qui gagne du terrain

Face aux défis du changement climatique, la construction bois est l’une des voies vers la neutralité carbone des bâtiments à l’horizon 2050.

Elle utilise une matière première 100 % renouvelable – à condition d’être exploitée de manière raisonnée – et recyclable, après une transformation peu consommatrice d’énergie. Le bois filtre le CO2 par photosynthèse (à raison de 1 t pour 1 m3 de bois) et fixe le carbone pendant toute la durée de vie des ouvrages. S’y ajoutent des performances techniques, notamment de résistance et d’isolation, qui font de ce matériau un atout pour le secteur du bâtiment. « La demande est boostée par les nouvelles normes environnementales et les subventions sur les labels, se réjouit Gilles Forest, directeur commercial, Arbonis. Promoteurs, bailleurs sociaux et architectes sont nombreux à avoir franchi le pas de la construction biosourcée. »  Acteur clé sur ce marché, Arbonis, la filiale de VINCI Construction préfabrique dans ses usines de Verosvres (71) et de Chemillé (49) des éléments de structure en lamellé-collé qu’elle met ensuite en œuvre sur les chantiers. Ses équipes contribuent à des projets qui valorisent la légèreté et la souplesse d’utilisation du bois pour répondre aux enjeux de la concentration urbaine : immeubles de grande hauteur, surélévations, bâtiments scolaires évolutifs ou parkings silos tout en bois… Dans ce contexte porteur, la gestion de l’approvisionnement est primordiale.

Développer une filière de proximité

Comptant parmi les grandes filières industrielles française, la production de bois pour le bâtiment couvre les activités de gestion de forêt et de transformation – sciage, puis fabrication de produits industriels – jusqu’à la construction. Mais elle reste fragmentée en une multiplicité d’entités aux intérêts divers qu’il est difficile de fédérer autour d’objectifs communs. Arbonis œuvre activement à renforcer cette filière bois, notamment pour augmenter la part des essences (douglas, épicéas, mélèzes et pins maritimes en majorité) d’origine française. « Nous sommes partenaires de scieries des grandes régions productrices, Massif central, Jura et Landes principalement, et d’associations comme France Douglas, qui font la promotion de ce résineux aux excellentes propriétés mécaniques, explique Jean-Marc Provot, directeur marketing. Afin de développer l’approvisionnement de proximité, nous collaborons également à la mise sur le marché de nouvelles gammes de produits à base de feuillus, composant les deux tiers des forêts françaises. »

Le bois dans le mix matériaux

L’avenir de la construction bois repose aussi, en aval, sur la capacité des constructeurs à maîtriser l’hybridation des matériaux et des techniques constructives : « Le bon matériau au bon endroit ». C’est en effet la bonne combinaison du béton, du bois et du métal, composants majeurs des structures porteuses et des enveloppes, qui permet d’obtenir la meilleure équation technico-environnementale sur la durée de vie du bâti. Deux nouveaux bâtiments tertiaires bas carbone livrés au premier semestre 2021 par Arbonis font la part belle à cette mixité.

Comme WoodWork, réalisé à Saint-Denis (93) avec Sogea Picardie, l’immeuble NEW, à Asnières-sur-Seine (92), possède une structure mixte bois-béton avec des poteaux-poutres en lamellé-collé, des planchers en lamellé-croisé et des murs à ossature bois. Il comporte également une charpente courbe et des murs-rideaux en bois et métal.

« La réussite d’un tel projet requiert un travail collaboratif entre les métiers à chacune des étapes, notamment pour s’assurer de la bonne gestion des tolérances de pose qui diffèrent pour chaque matériau », souligne Frederico Fernandes, chef de service Travaux, Arbonis. Romain Prot, conducteur de travaux principal chez Campenon Bernard Dauphiné Savoie, se félicite lui aussi de ces synergies sur le chantier du palais des congrès et des expositions Jacques Chirac livré le 10 janvier 2022 à Valence (26)

 

La charpente de l’ouvrage s’appuie sur quatre poutres préfabriquées par Arbonis, allant de 2,5 à 2,9 m de haut. « Sur ce projet imbriquant plusieurs matériaux, la rigueur des études a permis de maîtriser les enjeux de réglementation sismique et de tolérance de pose, de faire preuve de réactivité lors des demandes de modification et, ainsi, de tenir un planning ambitieux, conclut Romain. L’appartenance à une entreprise multimétier et multicompétence est ici clairement un atout ! ».