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LDLC Arena : le regard de Xavier Pierrot

Au sein d’OL Vallée, à l’est de la métropole lyonnaise, un nouvel équipement verra bientôt le jour : la LDLC Arena. Xavier Pierrot, directeur général adjoint au sein d’OL Groupe, chargé du Groupama Stadium et du projet de l’Arena, nous expose les enjeux aussi bien environnementaux que techniques d’une opération de cette ampleur et le partenariat fructueux avec VINCI Construction.

LDLC Arena © Julien Rambaud

Quelle a été la genèse du projet de la LDLC Arena ?

Au moment de la phase d’études du Groupama Stadium entre 2010 et 2012, l’agence d’architecture Populous, qui était chargée de la conception du bâtiment, avait proposé une salle de spectacle à proximité. Pour des raisons autant foncières que financières, le projet avait été écarté. Puis, en 2019, les besoins du LDLC ASVEL (N.D.L.R. : le club de basket-ball de Lyon-Villeurbanne, détenteur de 21 titres de champion de France) ont changé et il est devenu nécessaire de construire une Arena d’une capacité supérieure à 10 000 places, afin d’être membre permanent de l’Euroligue de basket-ball (N.D.L.R. : licence obtenue en juillet 2021). Une fois le site trouvé dans l’environnement immédiat du Groupama Stadium, nous avons commencé à imaginer ce projet en lien avec les élus de la Métropole et de la ville de Décines-Charpieu, sans oublier LDLC ASVEL qui souhaitait un complexe sportif plus grand que la salle de l’Astroballe à Villeurbanne.

En quoi la LDLC Arena est-elle un équipement complémentaire du Groupama Stadium, qui avait été réalisé par VINCI Construction via les équipes de Stade de Lyon Construction ?

Il n’y a aucune concurrence entre les deux. Le Groupama Stadium est une infrastructure de très grande taille (60 000 places) qui reçoit en priorité les matchs de l’Olympique Lyonnais, mais également des concerts imaginés pour les stades. La LDLC Arena est une salle de capacité plus modeste qui peut néanmoins recevoir de 6 000 à 16 000 personnes selon huit configurations possibles permises par sa modularité. Notre objectif est que cette Arena soit en activité le plus souvent possible, à travers 80 à 120 événements par an. La programmation proposera des matchs de basket-ball, de handball et de hockey sur glace, ainsi que des concerts, des compétitions d’e-sport, des spectacles jeunes publics et des séminaires.

Vue intérieur LDLC Arena © Julien Rambaud

La LDLC Arena vient enrichir la palette de services déjà en place au sein d’OL Vallée. Quel est l’enjeu de ce projet urbain auquel le groupe VINCI a largement contribué ?

OL Vallée est un nouveau quartier qui s’étend sur 50 hectares. En 2010, au moment des premières études, il s’agissait encore de friches industrielles et de terres agricoles. Notre projet global consistait à dépolluer puis redynamiser les friches existantes en développant le quartier autour des loisirs. Aujourd’hui, nous pouvons y trouver le complexe multisport All in Country Club avec l’académie de tennis développée par les tennismen Jo-Wilfried Tsonga et Thierry Ascione, un pôle de loisirs de 23 000 m2 regroupant 17 enseignes récréatives, sportives et culturelles, une offre de restauration variée, mais aussi un pôle médical et un laboratoire d’analyses réalisés par VINCI Construction (N.D.L.R. : via sa filiale de montage en immobilier d’entreprise Novelige) pour le compte de VINCI Immobilier, des immeubles de bureaux dont Le Stadium, développé également par les équipes de VINCI Construction, et un hôtel. Sans oublier le Groupama OL Training Center, le centre d’entrainement de l’Olympique Lyonnais construit sur 10 hectares à l’ouest du stade, et des parkings.

OL Groupe et VINCI Construction partagent de fortes ambitions environnementales et se veulent moteurs de la transition écologique. En quoi la construction de la LDLC Arena a-t-elle concrétisé vos engagements communs ?

OL Groupe a fait le choix de respecter des ambitions environnementales de haute performance parce qu’elles font partie de ses valeurs. Par exemple, dans le cadre du Groupama Stadium, nous avions déjà travaillé sur l’installation de panneaux photovoltaïques au-dessus des parkings. Avec l’appui du cabinet d’architectes Populous, nous avons voulu faire de la LDLC Arena le premier équipement sportif au monde en termes de production photovoltaïque. Avec la contribution active des équipes de VINCI Construction, nous avons réduit les surfaces afin de minimiser l’utilisation de matériaux et de béton, installé une toiture végétalisée, mis en place un système de récupération des eaux pluviales, et intégré la géothermie pour le chauffage et la climatisation. Sur le plan humain, nous avons également mis un point d’honneur à développer l’insertion professionnelle. Les élus nous ont demandé d’assurer 40 000 heures d’insertion et nous avons dépassé 60 000 heures ! Nous sommes particulièrement fiers d’avoir dépassé nos objectifs. Là encore, ViE (VINCI Insertion Emploi), l’entreprise sociale intégrée au groupe VINCI qui pilote les questions d’emploi, d’innovation et d’insertion sociale, nous a soutenus, à l’instar de la MMI’e (Maison métropolitaine d’insertion pour l’emploi) et de tous nos partenaires locaux.

Ce n’est pas votre première collaboration avec les architectes de Populous et les entreprises de VINCI Construction. Comment se sont déroulées ces retrouvailles ?

Nous étions ravis de travailler une nouvelle fois avec ce binôme car notre expérience sur le Groupama Stadium avait été très positive. Pour le chantier de la LDLC Arena, VINCI Construction a su faire la différence à notre grande satisfaction. Nous avons retrouvé au sein des deux filiales Citinéa et Campenon Bernard Centre-Est un savoir-faire éprouvé en termes de gestion des équipes sur chantier, alors même que le projet impliquait de nombreuses interactions avec la maîtrise d’ouvrage et les investisseurs. Tous les intervenants ont travaillé en bonne intelligence pour pouvoir livrer dans les temps et avec la qualité de finition recherchée. Je reconnais chez VINCI Construction un excellent savoir-faire managérial qui permet de mener à bien de grands projets.

LDLC Arena © Julien Rambaud

Quelles solutions ont été apportées en matière d’innovation technique ?

La construction a été réalisée en partie avec du béton bas carbone, un matériau désormais bien connu mais encore assez récent pour un équipement de cette ampleur. Par ailleurs, le bâtiment est doté d’éléments hautement technologiques : la 5G, les écrans LED à l’intérieur ainsi que le gril technique – pour l’éclairage, les décors et les éléments scéniques –, qui est parmi les plus performants du pays en termes d’accroches. Et enfin, le “Cube”, un écran géant de quatre faces, installé au milieu du gril technique, qui pèse 17 tonnes pour plus de 140 m2. Notre objectif était de faire de ce lieu une salle multifonctionnelle moderne, capable de concurrencer les plus grandes salles américaines, voire les stades des capitales européennes. Enfin, l’acoustique du projet a nécessité une grande technicité afin d’éviter les nuisances sonores pour le voisinage tout en conservant une qualité exceptionnelle à l’intérieur… Afin de donner envie aux artistes de venir le plus souvent possible !

Après deux ans de chantier, la livraison du bâtiment est annoncée pour fin novembre 2023…

Nous sommes tous très fiers de pouvoir finaliser le chantier dans ces délais, en respectant le budget et malgré un contexte tendu pour l’ensemble du secteur du BTP. Cela démontre à la fois le savoir-faire de la maîtrise d’ouvrage et des entreprises de construction, et notre capacité à maîtriser les exigences techniques, acoustiques et environnementales du projet. Lors des périodes sensibles, l’intérêt du projet a toujours été la priorité, et des échanges constructifs ont eu lieu pour trouver les solutions adaptées. Avec même un peu d’avance à l’arrivée !