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Programme EDF PARTNER : témoignage de Didier Godefroy
Dans le cadre du projet EDF PARTNER (PARc Tertiaire Nucléaire Éco-Rénové), VINCI Construction conçoit et réalise depuis 2013 225 000 m² de bâtiments tertiaires et industriels neufs ou rénovés, répartis sur 11 des 19 Centres nucléaires de production d’électricité (CNPE) exploités par EDF à travers la France.
Le directeur du projet chez VINCI Construction, Didier Godefroy, revient sur cette aventure industrielle hors normes.
EDF PARTNER, c’est l’histoire d’un partenariat d’exception entre deux grands acteurs industriels. C’est aussi celle d’une initiative locale qui a donné naissance à un projet d’envergure nationale…
Didier Godefroy : C’est en effet Campenon Bernard Nucléaire, fort de la relation de confiance nouée de longue date avec son client historique EDF, qui a été à l’origine de l’engagement de VINCI Construction dans ce partenariat national. L’immobilier tertiaire n’entrait pas dans le champ d’expertise de l’entreprise lyonnaise, spécialisée dans le nucléaire. Lorsque celle-ci a appris l’existence du projet EDF PARTNER, elle s’est naturellement tournée vers ses sociétés sœurs au sein de VINCI Construction pour trouver les compétences complémentaires. Ainsi, c’est en conjuguant l’expérience de Campenon Bernard Nucléaire dans le secteur avec les savoir-faire de constructeurs généralistes des filiales régionales de l’entreprise, que nous avons pu répondre aux attentes d’EDF. VINCI Construction s’est vu confier en 2012 les deux lots les plus importants, soit la construction ou la réhabilitation de l’ensemble des bâtiments tertiaires – bureaux, cantines, vestiaires, magasins, etc. – de 11 CNPE situés dans les vallées du Rhône, de la Loire, de la Garonne et de la Vienne. Aujourd’hui le programme approche de son terme : il reste quatre opérations en cours de réalisation et huit à l’étude.
Comment se sont articulées les missions de votre équipe en tant que pilote national du programme, et celles des filiales locales de VINCI Construction ?
Didier Godefroy : Il fallait un point d’entrée unique pour obtenir des réalisations homogènes sur l’ensemble des sites nucléaires dont nous avions la responsabilité. Nous avons apporté une expertise centrale en termes de conception et notre connaissance du client, tout en s’appuyant sur le savoir-faire des filiales locales pour la mise en œuvre et la fine maîtrise des contextes techniques et environnementaux. C3B, Campenon Bernard Dauphiné Ardèche, GTM Normandie Centre, GTM Ouest, Neveu Génie Civil et GTM Sud-Ouest TP GC, qui ont conduit les opérations sur un ou plusieurs CNPE, ont été associés au projet dès les phases d’études.
Un projet qui impliquait une démarche d’industrialisation des bâtiments. Quelle a été votre façon de procéder ?
Didier Godefroy : Le principe de base est un concept de bâtiment de qualité, facilement reproductible et confortable sans climatisation. Avec l’agence d’architecture Chabanne + Partenaires, nous avons d’abord réalisé des prototypes pour valider le cahier des charges et la méthodologie. Puis certains produits ont été spécialement créés et industrialisés : les fenêtres, les revêtements de sol, les appareils sanitaires, l’éclairage, les cloisons par exemple, identiques d’un site à l’autre. De nombreuses opérations ont été étudiées et rendues duplicables aussi bien au niveau du gros œuvre que des corps d’états secondaires. Tout cela nous a permis de maîtriser les coûts et les engagements de planning.
Pour EDF PARTNER vous avez donc inventé le « bâtiment sur catalogue », mais quid des contraintes propres à chaque site ?
Didier Godefroy : La gageure était de proposer une vision globale pour chaque typologie d’édifices définie par EDF, tout en laissant aux maîtrises d’ouvrage locales une latitude importante d’adaptation aux besoins et aux spécificités fonctionnelles de chaque CNPE. Cela nous a conduits à imaginer un système modulable. La couleur des bâtiments, leur implantation en fonction des expositions par exemple, diffèrent d’un site à l’autre. De même pour les chantiers il a fallu adapter le matériel, la logistique et l’organisation aux contraintes de terrain. D’une manière générale, nos équipes ont su trouver les solutions qualitatives assurant cette agilité opérationnelle.
Outre ce concept de bâtiment adaptable, quels ont été les points saillants du programme ?
Didier Godefroy : En répondant à l’appel d’offres, nous nous sommes engagés à redistribuer 65 % du chiffre d’affaires en sous-traitance aux entreprises locales. Au-delà de l’aspect contractuel, la volonté de faire vivre le tissu économique de proximité au travers de partenariats avec les artisans et PME fait partie des valeurs de VINCI Construction. Nous avons suivi ces indicateurs mensuellement, au même titre que nos engagements en matière de prévention-sécurité, de respect de l’environnement – 95 % des déchets sont valorisés – et de responsabilité sociétale. Nous avions prévu de consacrer le chiffre ambitieux de 7 % du total des heures travaillées à des actions d’insertion professionnelle pour des personnes éloignées de l’emploi. L’adhésion à l’objectif a été immédiate, aussi bien dans nos filiales que chez nos partenaires qui ont employé des personnes éligibles à ce type de contrat sur site nucléaire hautement sécurisé, y compris sur leurs sites de production hors des CNPE. Aujourd’hui, nous sommes très fiers d’atteindre bientôt les 10 % d’heures d’insertion sur l’ensemble du programme.